|
Le safran, un espoir contre la sclérose en plaques
La sclérose en plaques (SEP) concerne 80 000
personnes en France, avec 2 000 nouveaux cas chaque année. Cette maladie du système nerveux central se caractérise par une perte
de myéline. La gaine de myéline est une substance qui entoure
les nerfs et assure une transmission rapide de l'influx nerveux.
Sa détérioration engendre la perturbation des informations envoyées
par le cerveau au reste du corps, entraînant à long terme un handicap
plus ou moins lourd.
La SEP tire son nom de la présence de cicatrices
(plaques) aux endroits où la myéline a disparu. Il s'agit d'une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le système de défense du malade, engagé dans la lutte
contre les attaques extérieures (microbes, virus, toxiques ...), s'emballe et attaque les
propres cellules de l'individu pour des raisons encore mal connues.
A la suite d'études précédentes, le safran a montré une action protectrice sur le système nerveux central. Les chercheurs ont donc voulu étudier l'action du safran dans le cadre précis de la sclérose en plaques. Bien qu'il s'agisse d'une voie d'étude à explorer encore, les résultats de ces essais vont bien delà des espérances, ils ont eu un retentissement mondial dans la communauté scientifique.
Découvrez les résultats des recherches faites sur l'action du safran dans la sclérose en plaques
Effect of crocin in reducing DNA damage, inflammation, and oxidative stress in multiple sclerosis patients: A double-blind, randomized, and placebo-controlled trial 2019. Crocine du safran et marqueurs de la sclérose en plaque
La sclérose en plaque est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque ses propres cellules nerveuses, il en résulte des dysfonctionnements neurologiques. Le stress oxydatif, les radicaux libres et la névrite (inflammation des nerfs) jouent un rôle important à l'origine de la sclérose en plaques. Lors de cette étude, les chercheurs ont voulu évaluer les effets de la crocine du safran sur différents marqueurs présents dans le sang de patients atteints de sclérose en plaques. Ces marqueurs étudiés concernaient le niveau d'inflammation, les dommages oxydatifs et les dommages à l'ADN. Pour cela, ils ont sélectionné 40 patients atteints de SEP qui ont été divisés en 2 groupes, un groupe qui a pris de la crocine et un groupe un placébo, cette étude a été randomisée, c'est à dire que les patients ont été répartis de façon aléatoire et ont pris la crocine et le placébo à l'aveugle pour une durée de traitement de 28 jours. Pour le groupe ayant pris la crocine du safran, les résultats ont montré une diminution significative des marqueurs de la sclérose en plaques, soit une diminution de la peroxidation des lipides, des dommages à l'ADN, des niveaux des TNF alpha (tumor necrosis factor) ainsi que de l' interleukine 17 (marqueur inflammatoire). Les résultats ont également mis en évidence dans le groupe crocine, une augmentation significative de la capacité antioxydante du serum. Les chercheurs suggèrent un effet bénéfique et thérapeutique de la crocine dans les cas de sclérose en plaques.
Etude NAERS 2011
Les
chercheurs ont montré qu'un certain type de stress cellulaire (au niveau
de réticulum endoplasmique) était à l'origine du déclenchement de
l'inflammation des neurones. Cette inflammation contribue selon eux, au développement de certaines
maladies neurologiques dont la sclérose en plaques. La
cause de cette affection est encore mal connue, mais
ses effets évoquent des anomalies du système immunitaire, créant ce que les chercheurs appellent une « une susceptibilité personnelle ». Un ou des agents environnementaux agiraient comme cofacteurs dans le déclenchement
de la maladie. Le Dr Power évoque aussi le possible réveil d'un ancien
virus enfoui dans notre ADN qui deviendrait actif dans la sclérose en
plaques.
Si la capacité de protection de la crocine du safran sur les neurones a déjà
été soulignée dans des études précédentes, il s'agit là d' une nouvelle
expérimentation qui tend à montrer l' action de
la crocine sur le système nerveux et en particulier sur la sclérose en plaques.
Une équipe de chercheurs de l'Université d'Alberta (canada) a établi un lien entre la crocine présente dans le safran et une régression des marqueurs de la sclérose en plaques.
Les conclusions de cette recherche, publiées dans ''Journal of Immunology'' sont particulièrement surprenantes. L' équipe de chercheurs a découvert que
l' inflammation et un type spécifique de stress cellulaire sont
étroitement liés et conduisent à cette démyélinisation caractéristique de la SEP. Cette recherche révèle un type particulier de stress cellulaire,
consistant en l’absence de réponse de certaines protéines identifiées dans les lésions cérébrales de SEP.
Dans cette expérience, l'utilisation de la
crocine a permis de supprimer l'inflammation et ce type particulier de stress
cellulaire, entraînant une diminution des troubles neurologiques sur
des cultures de cellules atteintes de SEP et sur l’animal.
Le Dr. Chris
Power résume: «Nous avons constaté que ce composé du safran, la crocine,
exerce un effet protecteur sur des cultures cellulaires du cerveau et
d'autres modèles de la SEP. La crocine empêche les dommages aux cellules
qui fabriquent la myéline*. Si le mode de fonctionnement de la
crocine et ses effets neuroprotecteurs ne sont pas encore clairement expliqués aujourd'hui, cette recherche met en
évidence son rôle possible dans un nouveau traitement des maladies à
neuroinflammation chronique, comme la SEP».
* Les gaines de myéline, de nature lipidique et
protéique, ont pour rôle d'accélérer la vitesse de transmission des
influx nerveux le long des axones des cellules nerveuses. La
démyélinisation perturbe donc le fonctionnement de celles-ci. Un tel
phénomène est observé dans différentes maladies (syndrome de
Guillain-Barré, sclérose en plaques)
Les résultats obtenus lors de ces recherches ouvrent une voie d'exploration inédite. D'autres études suivront sans doute tant les espoirs issus de ces recherches sont réels. Espérons que rapidement de futurs essais permettront de confirmer ces effets du safran et de mieux comprendre son action sur le système nerveux.
|
|
|
|
|